L’organisation de la société
civile KMF/CNOE a déposée une requête auprès de la Cour d’Etat pour suspendre
et annuler le décret 2013-593 (du 06 août 2013) autorisant les Chefs d’Institutions
à participer aux manifestations de campagnes électorales. Ce fameux décret a
modifié le décret d’application du Code électoral dans son article 2 en
supprimant la mention "à l'exclusion des chefs d'institution". Quant
aux autres dispositions, toutes sont reprises à la lettre.
La lettre de saisine se compose à
la fois d’un sursis à exécution et d’une demande d’annulation du décret
susmentionné. Comme motif, la plaignante argue que ce décret enfreint l'obligation
de neutralité prévue par la Feuille de route et donne la permission d’utiliser
les prérogatives de puissance publique à des fins électorales.
D’autre part, le juriste Jean
Eric Rakotarisoa déplore la reprise de l’irrespect de la hiérarchie des textes
législatifs et réglementaires. Il précise qu’un décret ou un arrêté est fait pour
confirmer et préciser une loi ou une ordonnance mais non la contredire. Par
ailleurs, la mouvance Ravalomanana a déjà demandé à la Commission Electorale
Nationale Indépendante (CENI-T) de constater l’écart entre l'article 2 de ce
décret et l'engagement 15 de la Feuille de route, ainsi que de saisir la
juridiction compétente pour annulation.
Malheureusement, la CENI-T a transférée le dossier à
la Cour Electorale Spéciale (CES) pour manque de compétence ou pour statuer. Mais,
la CES ne pourra intervenir que par rapport aux requêtes déposées à la fin du
processus. Il reste à attendre l’issue de la plainte déposée par le KMF/CNOE
dont l'audience sur la demande de sursis à exécution est prévue pour demain mercredi.
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