Après la mise sous mandat de
dépôt de leurs trois collègues, entre autre le Directeur des Mines, les membres
du personnel du Ministère des Mines ont commencé depuis ce matin une grève de
48 heures. Cette grève constitue un avertissement et un signe de solidarité, se
sont-ils expliqués. Ils dénoncent le harcèlement de leurs collègues, et réclament
au tribunal d’approfondir l’enquête afin d’éclaircir la situation.
Ce revirement fait suite à la requête
déposée par les responsables de la société pour escroquerie et usage de faux
sur une tentative d’extorsion de fonds de 16 milliards d’Ariary initiée depuis
plusieurs mois par une société exportatrice basée à Toamasina. En effet,
celle-ci a réussi à obtenir une ordonnance surprenante du tribunal, qui ordonne
au Bureau des Cadastres Miniers de Madagascar (BCMM) le paiement de la somme mentionnée.
Comme motif, elle a avancé le remboursement d’une caution payée dans le cadre
d’une prestation de service pour la réalisation de cartographies minières,
alors que le Ministre des Mines, Rajo Daniella Randriafeno a bien souligné que “Le
BCMM s’occupe de la gestion des titres miniers, et non pas du domaine de la
cartographie”. Les responsables plaignants ont alors refusé le paiement de la
facture faute en plus d’aucune traçabilité de l’important contrat. Mais, les
représentants de la soi-disant société ont voulu exécuter l’ordonnance en
revenant à plusieurs fois avec des huissiers jusqu’à leur arrestation après la
plainte du BCMM.
A partir de là, la situation a pris une tournure
défiant toute logique. Dans leur défense, les accusés ont désigné le Directeur
Général du Trésor et le Secrétaire Général du Ministère des Finances et du Budget
comme leurs commanditaires. Toutefois, l’audition et la place de ces derniers n’a
pas permis leur inculpation. En voyant leur premier plan échoué, les fraudeurs
se sont tournés vers les responsables de la société BCMM, les mêmes qui n’ont
pas procédé au paiement et qui ont saisi le tribunal. Un huissier, entendu en
tant que témoin par le doyen des juges, a aussi dénoncés ces derniers comme des
complices dans l’affaire. Ce qui aurait causé leur emprisonnement même s’ils
ont venu à l’audience qu’en tant que témoin. Il n’est pas à écarter également l’existence
de personnalités haut placées derrière les escrocs, qui font tout leur possible
pour étouffer la vérité.
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